AOC ou AOP : vous êtes perdu entre les labels qui certifient l’origine et la qualité des produits de terroir ? Pas de panique, QVDF vous éclaire sur le sujet
Comment un produit du terroir peut-il se protéger des copies et des usurpations ? Comment peut-il faire faire reconnaître et défendre son identité sur le sol national et hors des frontières ? En obtenant un label. Vous entendez ainsi régulièrement parler d’AOP et d’AOC. Est-ce la même chose ? Pas tout à fait, et on vous explique pourquoi…
Définitions : un label à deux niveaux
Le concept d’appellation d’origine est une invention française, pays très attaché à la préservation de ses identités, de ses terroirs et de ses traditions régionales. Le pionnier en la matière est le roquefort, qui a obtenu une protection juridique des 1925 pour se protéger des imitations. L’amorce de l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) ! Par la suite, l’idée a séduit l’Europe qui s’en est très fortement inspirée pour l’AOP, « Appellation d’origine protégée » en 1992. Mais attention, pour obtenir l’AOP, il faut d’abord être reconnu dans son propre pays, c’est-à-dire, pour les produits français, avoir décroché une AOC. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’AOC, c’est par ici.
Une protection supérieure
Le contenu du cahier des charges qui définit les conditions d’élaboration du produit est strictement le même pour l’AOC et l’AOP. Il détermine très précisément les conditions de production du lait et tout le processus d’élaboration du produit. A commencer par les frontières de l’aire géographique d’où le lait doit provenir et où le fromage peut être fabriqué et affiné. Rien ne lui échappe : alimentation autorisée pour les animaux, races obligatoires, nombre minimal de jours de pâturage, température de conservation du lait… jusque, en bout de chaîne, aux modalités de l’affinage et de l’emballage, en passant par tous les détails de la fabrication.
La grande différence se situe sur la portée de la protection juridique. Par rapport à l’AOC, l’AOP permet d’étendre le rayon de protection aux pays de la Communauté européenne et même à certains autres pays à l’international, lorsque des accords ont été signés avec l’Europe.
L’AOP, ce n’est pas automatique !
Il peut parfois s’écouler plusieurs années avant qu’une AOC ne soit convertie en AOP. Ce temps est dédié à la constitution du dossier ainsi qu’aux négociations entre les différents États membres. La brousse du Rove, qui a décroché son AOC en mars 2018, attend désormais que Bruxelles lui décerne son passeport européen. L’Union peut également juger que le cahier des charges présenté est insuffisant. Ce fut le cas pour le Gruyère français, qui avait décroché son AOC en France en 2007, et qui s’est heurté à un refus de l’Union européenne. Après sept ans d’attente, il s’est finalement rabattu sur une Indication géographique protégée (IGP).
